Dans une entreprise où j’interviens en supervision des pratiques managériales, une situation évoquée m’a fait parler du pouvoir d’agir, car le manager se voyait, se vivait, dans une impasse.
Yann Le Bossé, fondateur du concept, le définit comme un processus de gain de contrôle sur ce qui est important pour soi, ses proches ou la collectivité à laquelle on s’identifie ; comme la possibilité de réguler les évènements de sa vie et d’avoir un impact sur ce qui nous arrive ; de sortir de l’impuissance et de reprendre sa vie en main.
Dans la situation que j’évoque en introduction, c’était vraiment cela pour ce manager : sur quoi est-ce que je peux (re)prendre la main, qu’est-ce qui est en mon pouvoir, comment je peux faire bouger ma position pour éventuellement faire bouger le système dans lequel je suis ? Sans pour autant dépenser une énergie qui s’encapsule.
Vous, dirigeants, managers, chefs de projet… comment pouvez-vous développer le pouvoir d’agir de vos collaborateurs ?
Je cite Michel Vial (2005) qui l’explique fort bien : prendre partie pour les acteurs et leur émancipation, dans la logique de confiance dans les possibles de l’autre. « Il s’agit de dépasser la logique technique de l’ingénieur pour qui le travail est source d’erreur et la logique économique du gestionnaire pour qui le travail est source de coûts ; de passer d’une logique de méfiance à une logique de confiance, de remplacer la mesure des écarts a posteriori par la création d’outils pouvant aider les opérationnels au sein de contextes de changement rapide : aider les gens à comprendre au lieu de les aider à ne pas se tromper.
Mais cela suppose qu’aider à comprendre ne veuille pas dire seulement comprendre ce que veut la Direction ; que partir du travail de l’Homme ne consiste pas à réduire l’Homme au travail productif ; que raisonner en termes de processus ne consiste pas pour la direction à maitriser l’ensemble du processus dans la crainte de l’imprévisible ; que réguler par le sens ne veuille pas dire intérioriser la contrainte et le contrôle dans le travail et ainsi développer la servitude volontaire… ».
J’aime particulièrement « aider les gens à comprendre au lieu de les aider à ne pas se tromper ». Autrement dit, donner du sens !
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